D'année en année, la médecine esthétique progresse et les résultats sont de plus en plus naturels. La dernière révolution en date ? Les injections antirides doivent impérativement préserver les emotions du visage.
La première fois, tous les patients qui viennent pour des injections ont la même appréhension : celle de ressortir avec un visage trop figé (après une injection de toxine botulique) ou trop gonflé (après un remplissage à I’ acide hyaluronique).
Malheureusement, cette crainte est fondée, car il n’ est pas rare de voir dans la rue ou sur le petit écran des visages outrageusement corrigés plus enlaidis que rajeunis au final. Et c'est ce que les médecins veulent absolument éviter aujourd'hui.
«Plus jamais de bouches de mérou ni de joues de hamster. Au fil des années, nous avons compris que ce ne sont pas tant les rides ou la perte de volume qui inquiètent les patients, que l'apparition d'expressions négatives sur leurs visages (sévérité, amertume, fatigue ou tristesse), qui faussent I image qu’ils ont d’eux-mêmes et envoient des signaux erronés a l'entourage», explique le Docteur Thierry Michaud, dermatologue.
Une médecine esthétique qui prétend retoucher naturellement les faciès doit donc impérativement, aujourd'hui, respecter la dynamique du visage afin de préserver toute la palette d'émotions du patient. En clair, on ne doit plus chercher à lisser complètement les peaux, mais laisser ici ou là quelques défauts, qui contribuent à l'expressivité et au charme.
Un plan de traitement très personnalisé
Pour un résultat naturel qui n'altère pas la mimique, le médecin ne doit jamais se concentrer sur les défauts (même importants), mais étudier le visage dans son ensemble, au repos comme en mouvement.
«De fait, il n'est pas rare d'obtenir un bon résultat sur les rides et les volumes en position statique. Puis, lorsque le visage s'anime, tout peut basculer», rapporte le Dr Thierry Michaud.
La façon dont les parties molles (la graisse des joues) se mobilisent, lors du sourire notamment, peut révéler la présence d'un acide hyaluronique injecté. Ce qui est plutôt gênant quand on cherche un résultat naturel ! Une analyse attentive du visage accroît donc la qualité des résultats obtenus et permet de mieux saisir les interactions entre les différents étages du visage (le tiers supérieur qui englobe le front et les yeux, le tiers médian qui réunit le nez et les joues, et le tiers inférieur, qui va de la bouche au menton). En l'occurrence, quand on sourit, on ne sourit pas qu'avec sa bouche mais aussi avec ses yeux ; la patte d'oie s'accentue.
C’est ce genre de détail qu'il est important de préserver, pour offrir un résultat 100% naturel. Ne soyez donc pas étonnée si, lors d’une première consultation, le médecin suggère plusieurs retouches sur votre visage. Ce n'est pas qu'il pousse à la consommation, c'est qu'il recherche l’harmonie : Moins de produit mais judicieusement placé ! Le but n'étant plus de faire disparaître à tout prix les rides et les creux mais d'estomper les expressions négatives du visage, les doses injectées sont revues à la baisse.
«Jusqu’ ici, on avait tendance à bloquer complètement les muscles .Désormais, on travaille de façon plus subtile en jouant sur les balances musculaires On essaie de conserver un peu de tonus aux différents muscles pour que le patient puisse exprimer ses émotions», explique le Dr Thierry Michaud.
Et pour l'entretien des résultats, on ne systématise plus les rendez- vous tous les quatre mois, comme par le passé . Si la toxine botulique est toujours active passe ce délai, on repousse la date de la prochaine injection à deux voire trois mois : Less is more.
Pour obtenir un bon résultat avec l'acide hyaluronique, la quantité de produit injecté compte autant que son placement dans le visage. Là, encore, les doses sont allégées - surtout, on ne crée pas de volumes qui n’existaient pas sur le visage jeune. On s'adapte à la morphologie de chaque patient, en remplissant uniquement les endroits qui se sont creusés avec le temps : une façon d'éviter les visages stéréotypés.